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Vers une Europe des « patries charnelles »?

Péguy trouva cette admirable définition et personne n’eut l’idée de l’accuser de racisme. L’honnête homme, en ce temps là, ne s’effaçait pas encore devant les dialecticiens qui manipulés par les sectes, les partis politiques, les loges, les syndicats, sont arrivés à dévitaliser le mot lui-même qui, maintenant, désigne aussi bien un C.R.S. frappeur, qu’un patron refusant une prime de farniente à son personnel, alors que le racisme n’est qu’une prise de conscience de la différenciation raciale. Il n’implique en aucune manière la volonté d’opprimer ou détruire une race sous prétexte qu’elle présente des caractères différents de la nôtre. Bien au contraire ! Nous sommes racistes pour les Noirs autant que pour les Ariens et les Juifs. Pour reprendre en le transformant quelque peu un slogan qui fit fortune : « Nous sommes tous des Israéliens » ! Car pour nous, les SS, comme pour les Sabras, le ventre de la mère détient le privilège de définir, en la produisant, une race d’hommes, au même titre que celui de la louve définissant l’espèce des loups qui ne sont pas des chiens. Si elle commet le péché qui sera un jour reconnu comme le véritable péché originel en s’accouplant avec un chien, ses descendants ne seront plus tout à fait des loups et pas tout à fait des chiens. Les lois qui régissent l’évolution de l’homme et celle des animaux sont exactement les mêmes.

A la base de l’Europe dont nous restons les porteurs lucides, apparaît donc la notion raciale dans toute la mesure où un millénaire d’obscurantisme ne l’a pas diluée dans l’indifférenciation biologique du « monde gris » qui se prépare. Le second impératif qui s’impose à l’Europe s’appelle la notion de territoire. C’est la plus puissante de toutes celles qui conditionnent le comportement des hommes et des animaux. Konrad Lorenz et Hardrey l’ont démontré et Heinz Heidiger a dit : « L’histoire du territorialisme dans le règne animal est le premier chapitre de l’histoire de la propriété dans l’espèce humaine ». Le rouge-gorge qui sautille dans votre jardin se trouve sur son territoire et ne le partage pas avec d’autres, sauf sa femelle. Ce même jardin, ou ce parc, ou ce domaine, est aussi votre territoire. L’instinct du lieu d’origine se rattache directement à celui du territoire, celui de la procréation également. Les saumons traversent les océans pour venir frayer dans le fleuve où ils sont nés et y mourir d’épuisement. Méconnaître cet instinct que la philo-genèse a ancré profondément dans toutes les espèces de vertébrés, hommes compris, aboutit aux aberrations politiques et sociales débouchant sur le communisme. Or, l’homme communiste ne possédant plus de territoire personnel, a cessé d’aimer la terre et de la cultiver, plaçant ainsi l’URSS au bord de la famine. En pays communiste, c’est aussi la grisaille de la vie, l’apathie du prolétaire qui, moins heureux que les bêtes, ne possède plus une parcelle de terre bien à lui. Mais l’évolution actuelle des pays dits capitalistes aboutit au même résultat. Bien nourris cependant, les mains pleines d’objets dits de consommation, les hommes de l’Occident déracinés végètent dans les soixante mètres carrés de leurs appartements HLM, tristes, hargneux, prêts à casser n’importe quoi, molester n’importe qui, parce qu’ils ne possèdent plus l’espace réclamé par leur instinct animal.

L’Europe doit donc être repensée à partir de la notion biologiquement fondée du sang, donc des races, et des impératifs telluriques, donc du sol. Voilà quel est le contenu des « patries charnelles ». Il ne peut exister que de petites patries charnelles nourries de cette double force. En effet, plus l’espace unifié s’étend, plus la réalité raciale se dilue par mélange et plus le territoire échappe à la propriété de l’individu au profit du groupe. En gros, nous devrons choisir entre l’URSS et la Bretagne, le destin continental ou le destin régional. La grenouille peut bien se faire aussi grosse que le bœuf et en crever, mais elle peut aussi rester grenouille. C’est là que je me sépare de mes nombreux amis nationalistes, tout en partageant beaucoup de leurs opinions de base. C’est là que je me sépare de mes nombreux amis catholiques tout en partageant aussi une bonne partie de leur morale. Car la France qui portait dignement ce nom, celle des rois, qui représenta la plus brillante réussite de toute l’histoire de l’Occident, s’est suicidée en assassinant Louis XVI et ne renaîtra plus. Elle achèvera de disparaître dans un continent soviétisé, entraînant avec elle la disparition des noyaux qui firent sa force, les Germains, les Celtes, et les Alpins.

La SS pourrait aujourd’hui, comme il y a trente ans, sauver l’Europe, mais elle n’existe plus au plan temporel. Comme je l’ai montré dans mon dernier livre Les SS de la Toison d’Or [Presses de la Cité, Paris], elle avait en 1944, galvanisé tout ce qui restait de vrais guerriers et de penseurs audacieux sur le vieux continent. Porteuse de la plus antique croix du monde, descendue du Nord avec les Aryens primitifs, la Waffen SS n’était plus allemande au sens restreint et nationaliste du terme. Elle était européenne et en humeur de ressusciter les valeurs de base du sang et du sol. Au Centre d’Etudes de Hildesheim, au monastère SS « Haus Germania », nous avions dressé la carte des « patries charnelles » que nous prétendions faire reconnaître par notre combat et imposer aux pangermanistes qui ne nous suivaient pas – et il yen avait – avec l’appui des armes que nous aurions, si nécessaire, conservées au-delà d’une victoire militaire. C’était une Europe racialement fondée et dénationalisée. Je la considère comme parfaitement valable aujourd’hui car, aujourd’hui comme hier, les Bretons ne sont pas des Niçois, les Basques des Andalous, les Bavarois des Prussiens, les Corses des Picards et les Piémontais des Siciliens ! Nous disions : chacun chez soi et les vaches seront bien gardées Mais gardées par la SS, bien entendu, car la masse reste incapable de s’autogérer. Car nous étions les libérateurs des ethnies prisonnières des nations, les porteurs de croix d’une nouvelle religion qui enseignait ceci : l’homme n’a pas été créé l’image de Dieu mais doit se soumettre à l’évolution que Dieu dirige depuis six cents millions d’années car, seule elle nous permettra de découvrir un jour son image à travers le surhumain conquis et non octroyé.

De toute manière, les nations historiquement fondées sont condamnées. Elles ont fait leur temps et coûté trop de sang pur. Exemple : le vent tourne aujourd’hui au mariage d’amour entre la France et l’Allemagne ? Apparence seulement que sous-tendent les grands intérêts économiques. Il n’y aura jamais de véritables entente franco~allemande. Le contentieux historique entre les deux nations est trop lourd. Mais entre la Bretagne et la Bavière il n’existe pas de contentieux historique. La SS voulait sauver les ethnies à dominance raciale encore évidente, leur donner la souveraineté culturelle c’est-à-dire un niveau supérieur de liberté, les laisser s’administrer selon les us et coutumes du lieu. La France disparaissait. Mais l’Allemagne aussi ! L’Europe se diversifiait, donc retrouvait son génie et reprenait son évolution ascendante car l’évolution réside dans une diversification de plus en plus accentuée.

Fédérées, toutes ces provinces s’effaçaient devant la collectivisation des moyens de défense et de l’économie. Cinquante millions de Waffen SS commandés par l’élite raciale du continent tenaient facilement en respect les deux milliards d’Asiates et d’Africains qui fatalement, vont nous donner l’assaut au cours du siècle prochain. L’économie qui, elle, ne pouvait être « régionalisée » aurait été planifiée car on ne voit pas une 5 CV Renault conçue selon une technique basque, entrant sur la chaîne selon une méthode poméranienne et recevant une finition scandinave. Problème mineur. Depuis l’âge des cavernes, l’homme reste en mesure de se donner l’économie qui lui plaît et il n’est d’autre richesse que d’hommes. Avec ceux des patries charnelles, pris en main par les porteurs de la nouvelle croix, l’Europe redevenait l’objet d’admiration, d’envie et de crainte salutaire qu’elle inspira au monde entier pendant mille ans. En luttant à contre-courant, de 1939 à 1945, les Européens ont perdu cette chance qui, peut-être, aura été la dernière.

Aujourd’hui cependant, la tendance centrifuge des ethnies qu’oppriment les nations est plus accusée que voici trente ans. L’espace germanique constitue une république fédérale où Munich ne dépend pas de Hambourg comme Nice ou Bordeaux de Paris. Si un référendum populaire posait aux Piémontais, Bergamasques, Vénitiens, Lombards, la question : « préférez-vous un régime d’autonomie à la domination républicaine de Rome ? », les « OUI » représenteraient 80% des réponses et, déjà, le Val d’Aoste, le Sud Tyrol, la Sicile, ont gagné leur indépendance culturelle. Les Flamands désirent se séparer des Wallons et de l’Etat royal belge. Et si Franco avait donné l’autonomie aux Basques et aux Catalans, il aurait empêché les marxistes de se faire leurs porte-paroles.

L’Europe ancienne sera fatalement contrainte de rendre leur liberté à ses ethnies ou de les décimer. Car on ne voit pas qui, dans l’immédiat, pourrait détenir les moyens de fédérer ces « patries charnelles ». La liberté par le suffrage universel ? C’est le chaos, la lutte à couteau tiré pour délimiter les zones d’influences respectives; adopter une langue communautaire complétant les langues régionales (quelle bagarre entre le Français, l’Anglais et l’Allemand !)…

Le marché commun peut-il devenir autre chose qu’une affaire de gros sous jouant au profit de quelques puissances internationales ? Les Loges qui pourraient trouver dans cette libération des peuples un idéal humaniste n’oseraient la promouvoir. Alors, qui ? Mais peut-être les Russes, Messieurs ! N’oubliez pas que l’URSS est dotée d’une constitution fédérale qui sert de drapeau à la dictature raciste des Grands Russes Moscovites ! Alors, un continent de peuples fédérés de Gibraltar à Vladivostok ? Avec un Czar fédérateur et communiste comme le grand Staline ? Après tout, pourquoi pas, puisque une partie de l’Europe a craché sur le prophète que les dieux lui avaient envoyé et qui était tout de même « bien de chez nous » ? Mais il faudra payer !