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The Lightning and the Sun – Chapter 16, excerpt (French)


Non seulement Adolf Hitler avait fait tout son possible pour éviter la guerre, mais il fit aussi tout ce qu’il pouvait pour la stopper. Encore et encore – d’abord en octobre 1939, immédiatement après la fin victorieuse de la campagne de Pologne ; ensuite le 22 juin 1940, immédiatement après la trêve avec la France vaincue – il tendit la main à l’Angleterre ; non pas la main d’un suppliant, encore moins celle d’un homme effrayé, mais celle d’un vainqueur clairvoyant et généreux dont la vie entière était centrée autour d’une idée créative, dont le programme était un programme constructif, et qui ne cherchait pas querelle aux frères de sang de son propre peuple, qui voyait en eux, en dépit de leur haine pour son propre nom, ses futurs amis et alliés.

Le fait que tous les efforts d’Adolf Hitler pour éviter la guerre – ou pour la terminer rapidement et victorieusement, du moins honorablement – restèrent infructueux, ne prouve en aucune manière son incapacité en tant qu’homme d’Etat ou en tant que stratège. Cela prouve seulement que les forces de désintégration – les forces coalisées de notre sombre époque, incarnées dans la toute-puissante juiverie internationale – étaient, en dépit de sa perspicacité, en dépit de son génie, trop fortes pour lui ; que l’époque réclamait un homme contre-le-temps encore plus dur que lui, pour les briser ; en d’autres termes, qu’il n’était pas le dernier homme contre-le-temps.

Il le savait lui-même, depuis les premiers jours de son combat. Et rien ne montre plus clairement combien il était conscient de sa propre place et de sa propre signification dans l’histoire, que les paroles qu’il adressa à Hans Grimm en 1928, pendant une conversation qui dura une heure et quart : « Je sais qu’un homme capable d’apporter une solution définitive à nos problèmes doit apparaître. Et c’est pourquoi j’ai moi-même commencé à faire le travail préparatoire (die Vorarbeit) ; seulement le travail préparatoire le plus urgent, car je sais que je ne suis pas celui qui doit venir. Et je sais aussi ce qui me fait défaut (pour être Celui-là). Mais Lui reste à l’écart, et personne ne s’avance, et il n’y a plus de temps à perdre ».

 

Celui qui revient

Quand la justice est écrasée, quand le mal règne sans partage,
alors Je reviens. Pour la protection des bons, pour la destruction
des méchants, pour l’amour de la justice, Je renais d’âge en âge.

(Bhagavad-Gitâ, IV. 7-8.)

La dernière incarnation de Celui-qui-revient – le dernier homme contre-le-temps – porte de nombreux noms. Toutes les grandes religions, toutes les grandes cultures, toutes les vraies traditions (vivantes ou obsolètes) lui en ont donné un. Par les yeux du Visionnaire de Pathmos, les chrétiens voyaient en lui le Christ, présent pour la deuxième fois : non plus un doux prêcheur de l’amour et du pardon, mais l’irrésistible chef des anges exterminateurs destinés à mettre fin à ce monde rempli de péché et à établir un nouveau ciel et une nouvelle terre. Le monde islamique l’attend sous les traits du Mahdi, qu’Allah enverra à la fin des temps, « pour écraser tout le mal par le pouvoir de son épée – après que les Juifs seront devenus encore une fois les maîtres de Jérusalem » et « après que Satan aura enseigné aux hommes à enflammer même l’air qu’ils respirent ». Et les millions d’hindous l’ont appelé depuis des temps immémoriaux, et l’appellent encore, Kalki, la dernière incarnation de la puissance conservatrice du monde, Vishnu ; Celui qui mettra fin, dans l’intérêt de la vie, à cette époque d’obscurité et qui ouvrira un nouveau cycle du temps. Je l’ai appelé ici par son nom hindou, non pour montrer une érudition que je suis loin de posséder, mais simplement parce que je ne peux pas trouver une autre tradition dans laquelle les trois types de l’existence manifestée – au dessus du tempscontre le temps, et dans le temps – que j’ai essayé d’évoquer et de définir dans ces pages, trouvent aussi clairement leur contrepartie que dans la conception ternaire hindoue de la divinité.

Quelques mots éclaireront ce point :

La Trinité hindoue bien connue – Brahmâ, Vishnu, Shiva, si magistralement évoquée dans l’art hindou – n’est rien d’autre que la fusion de trois dieux inséparables en un seul ; rien d’autre que le triple aspect d’un dieu personnalisé et transcendant. Elle symbolise quelque chose de bien plus fondamental, c’est-à-dire l’existence dans sa totalité : manifestée et non-manifestée ; concevable, visible et tangible, et au-delà de la compréhension. Car l’existence – l’Etre – est la seule chose divine. Et il n’y a pas de divinité en dehors d’elle ; et rien en-dehors de la divinité.

Or, Brahmâ est l’existence en lui et pour lui-même ; l’Etre non-manifesté, et donc en-dehors et au-dessus du temps ; l’Etre, au-delà de la conception de la pensée liée au temps, et donc inconnaissable. Il est significatif que Brahmâ n’ait pas de temple en Inde, ni ailleurs. Car on ne peut pas rendre un culte à celui qu’aucune conscience liée au temps ne peut concevoir. On peut, au mieux, par l’attitude juste (et aussi par les pratiques ascétiques justes), se fondre en lui ; transcender la conscience individuelle ; vivre au-dessus du temps – dans le présent absolu qui n’admet ni « avant » ni « après », et qui est l’éternité.

Vishnu – le conservateur du monde – est la tendance de chaque être à rester le même et à créer (et à procréer) dans sa propre apparence ; l’universelle force de vie opposée au changement et donc à la désintégration et à la mort ; la puissance qui relie cet univers-lié-au-temps à son essence intemporelle – chaque être manifesté par l’idée de cet Etre, dans le sens que Platon devait un jour donner au mot idée.

Tous les hommes contre-le-temps (tout les centres de l’action contre le temps, au sens cosmique du mot) sont des incarnations de Vishnu. Ils sont tous – plus ou moins – des sauveurs du monde : des forces de vie, dirigées contre le courant descendant du changement irrésistible qui est le courant même du temps ; des forces de vie tendant à rendre au monde sa perfection originelle et intemporelle.

Shiva – le destructeur – est la tendance de chaque être à changer, à mourir pour son présent et pour tous ses aspects passés. Il est Mahakala – le Temps lui-même ; le temps qui entraîne l’univers vers sa perte inévitable et, au delà de cela, vers une non moins inévitable régénération ; vers le printemps d’un nouvel Age d’Or et à nouveau, lentement et constamment, vers la dégénérescence et vers la mort, dans une succession sans fin.

Les vrais grands hommes dans-le-temps – des hommes comme Gengis Khan – reflètent quelque chose de sa terrible majesté. Les plus grands hommes contre-le-temps aussi – dans la mesure où ils doivent tous posséder (plus ou moins) les qualités de caractère qui sont spécifiquement celles des hommes dans-le-temps ; les qualités dans lesquelles est enracinée la capacité de la violence organisée. Car Shiva n’est pas seulement le destructeur ; il est aussi le créateur – celui qui est bon, celui qui est positif – dans la mesure où toute nouvelle création est conditionnée par le changement et ultimement par la destruction de ce qui existait avant. Il est – en tant qu’essence du changement destructeur, en tant que le temps – tourné vers le futur. Et d’autre part, le Seigneur Shiva lui-même – le temps personnifié – est aussi (aussi étrange que cela puisse paraître d’un point de vue purement analytique) au-dessus-du-temps. Il est le grand Yogi, dont le visage reste aussi serein que le ciel bleu pendant que ses pieds battent le rythme furieux de la danse de la destruction, parmi les flammes et la fumée d’un monde qui s’écroule.

En d’autres termes, Vishnu et Shiva, le conservateur du monde et le destructeur du monde, la force contre-le-temps et le temps lui-même – Mahakala – ne font qu’un. Et ils sont Brahmâ, l’existence intemporelle, l’essence de tout ce qui est. Ils sont Brahmâ manifesté dans-le-temps (et aussi automatiquement contre-le-temps) et néanmoins intemporel. L’art hindou a symbolisé cette vérité métaphysique par la figure de Hari-Hara (Vishnu et Shiva en un seul corps) et par la célèbre Trimurti à trois visages : Brahma-Vishnu-Shiva.

Dans l’univers manifesté tel que nous le connaissons à notre échelle, aucun être vivant n’incarne cette triple et complète idée de l’existence – la loi éternelle, universelle, du changement constant, et de l’aspiration permanente et de l’effort incessant pour retourner à la perfection originelle et à la paix intérieure ineffable de l’intemporalité, inséparable d’elle – mieux que l’homme éternel et qui-revient-toujours, l’homme contre-le-temps ; Celui-qui-revient, âge après âge, « pour détruire les méchants et pour établir sur la terre le règne de la justice. »

L’homme dans-le-temps peut difficilement posséder quelque chose des qualités de Vishnu, ou, comme je les ai nommées, des qualités solaires.

L’homme au-dessus-du-temps peut difficilement posséder quelque chose des qualités foudroyantes de Shiva, le destructeur.

L’homme contre-le-temps – qui vit dans l’éternité tout en agissant dans le temps, selon la doctrine aryenne de la violence détachée – possède la fidélité de Vishnu pour le modèle originel de la création, la sainte furie de destruction de Shiva (en vue d’une nouvelle création), et la sérénité insondable de Brahmâ qui est, je le répète, la sérénité de tous les trois : la paix intemporelle au-delà du grondement de toutes les guerres dans-le-temps.

Jusqu’à présent aucun héros contre-le-temps n’a jamais exprimé ce triple aspect de la divinité immanente avec une exactitude absolue, et aucun ne le fera, excepté le dernier.

Ce dernier grand individu – une fusion absolument harmonieuse des opposés les plus tranchants, à la fois soleil et foudre – est celui que les fidèles de toutes les religions et les membres de presque toutes les cultures attendent ; celui dont Adolf Hitler (consciemment ou inconsciemment) avait dit, en 1928 : « Je ne suis pas Lui ; mais comme personne ne s’avance pour préparer le chemin pour lui, je le fais » ; celui que j’ai appelé par son nom hindou, Kalki, à cause de la vérité cosmique que ce nom évoque.

Contrairement à Adolf Hitler, il n’épargnera aucun des ennemis de la cause divine : aucun de ses opposants extérieurs, mais aussi aucun des tièdes, des opportunistes, des hérétiques idéologiques, des bâtards au sang-mêlé, des maladifs, des hésitants, des trop-humains ; aucun de ceux qui, dans leur corps ou leur caractère ou leur esprit, portent la marque des âges obscurs.

Ses compagnons d’armes seront les derniers nationaux-socialistes ; les hommes de fer qui auront surmonté victorieusement l’épreuve de la persécution, et plus encore, l’épreuve de l’isolement complet dans un monde lugubre et indifférent dans lequel ils n’ont pas leur place ; ceux qui font face à ce monde et qui le défient par tous leurs gestes, par toutes leurs paroles, par tous leurs silences ; et plus encore (dans le cas des plus jeunes), sans même le souvenir personnel des grands jours d’Adolf Hitler pour les soutenir. Ils sont ceux qui un jour, apporteront la récompense pour tout ce que les hommes contre-le-temps ont souffert au cours de l’histoire, ainsi qu’eux-mêmes, pour l’amour de la vérité éternelle : les vengeurs que les 5.000 martyrs de Verden appelèrent en vain dans leurs cœurs au moment de la mort, sur la rive de la rivière Aller, rouge de sang ; ceux que les millions de martyrs de 1945 – les mourants, les torturés, et les survivants désespérés – appelèrent en vain ; ceux que tous les combattants contre-le-temps vaincus appelèrent en vain, à chaque époque du grand combat cosmique sans début ni fin, contre les forces de désintégration, éternellement associées aux forces de vie.

Ils sont le pont vers la surhumanité, dont Nietzsche a parlé ; le dernier bataillon, dans lequel Adolf Hitler a placé sa confiance. Kalki les conduira, à travers les flammes du grand embrasement final, dans la lumière du soleil d’un nouvel Age d’Or.

Nous voulons espérer que le souvenir de celui qui fut l’Avant-dernier, le plus héroïque de tous les hommes contre-le-temps, Adolf Hitler, survivra, du moins dans les chants et les symboles. Nous voulons espérer que les Seigneurs du Nouvel Age, les hommes de son sang et de sa foi, lui rendront les honneurs divins, à travers des rites remplis de sens et d’intensité, dans l’ombre fraîche des immenses forêts régénérées, sur les plages, ou sur les sommets inviolés des montagnes, face au soleil levant.

Extrait de The Lightning and the Sun [La Foudre et le Soleil], troisième édition abrégée (Wellington, NZ: Renaissance Press, 1994), pp. 74, 82-83.